
Témoignage de C. Gauthier : « Comment l’intelligence émotionnelle a transformé mes coachings »
8 octobre 2025J’ai été manager avant d’être coach. Manager d’équipes, de projets, et parfois de situations qui semblaient impossibles à gérer. Et avec le recul, une vérité s’impose : Ce ne sont jamais les objectifs qui abîment les équipes, mais la manière dont on se parle en chemin. Autrement dit, la qualité de la relation entre le manager et son équipe détermine le reste.
Le management, ce n’est pas un concours de KPI ni un sprint de reporting. C’est une discipline relationnelle. Un art d’équilibriste entre exigence et attention, cadre et chaleur, performance et humanité. Et trop souvent, les managers tombent dans les mêmes pièges, non pas par incompétence, mais par oubli de la dimension émotionnelle dans la gestion de la relation avec son équipe, pourtant essentielle à la cohésion, à la santé mentale et à la qualité de vie au travail.
Et si je le sais aujourd’hui, c’est parce que j’ai fait ces erreurs.
❌ Erreur n°1 : Croire que les émotions compliquent les choses
Une erreur classique. Et pourtant, les émotions ne compliquent pas le management, elles le rendent plus vrai. Refuser d’en tenir compte, c’est se priver d’un GPS relationnel ultra-précis. La colère, la peur, la joie, la lassitude… tout parle !
Un manager durable ne cherche pas à “gérer” les émotions, mais à les reconnaître, les réguler et les intégrer à sa manière de piloter. C’est ce que j’appelle l’écologie émotionnelle : un environnement où l’émotion circule sans polluer.
Et c’est précisément cette circulation émotionnelle fluide qui crée la prévention naturelle des risques psychosociaux et améliore durablement la gestion de la relation avec son équipe.

❌ Erreur n°2 : Confondre bienveillance et mollesse
Parce que prendre soin de la relation ne rend pas “mou”, au contraire : cela rend plus solide.
Prendre soin de la relation, c’est permettre à chacun d’assumer sa responsabilité dans un climat de respect et de clarté. La fermeté peut cohabiter avec la bienveillance. Le cadre n’empêche pas la chaleur.
Et une équipe respectée et reconnue émotionnellement, ça se voit : elle travaille mieux, plus longtemps et avec plaisir. C’est ça, la vraie qualité de vie au travail : pas des baby-foots, mais une culture émotionnelle où chacun peut dire, ressentir et agir sans se blinder.
❌ Erreur n°3 : Remplacer l’écoute par le “va-et-foutre”
Le fameux “je leur fais confiance, ils se débrouillent” qu’on a tous entendu (ou dit). Sauf que la confiance sans lien, c’est de l’abandon déguisé. Et le contrôle sans écoute, c’est de la peur maquillée.
Le bon management, c’est l’équilibre entre autonomie et attention. L’écoute sincère et consciente permet de sentir quand l’équipe décroche, quand un conflit couve, ou quand l’énergie chute. C’est là que le management relationnel fait la différence : il ne laisse pas pourrir, il ajuste.
Écouter, c’est déjà agir sur la qualité de la relation avec son équipe
❌ Erreur n°4 : Opposer performance et émotion
Non, la performance n’est pas l’ennemie de l’émotion : elle en dépend. Une équipe émotionnellement équilibrée, c’est une équipe créative, réactive et durable.
Prendre soin de la relation, ce n’est pas perdre du temps : c’est éviter d’en perdre dix fois plus à réparer les dégâts humains d’une équipe qui implose. La gestion de la relation avec son équipe, c’est le carburant de la performance durable. Et une performance durable, c’est celle qui nourrit la santé émotionnelle et sociale de l’équipe, plutôt que de la consumer.

❌ Erreur n°5 : Tenter de tout régler par la logique
Face à un conflit, beaucoup de managers dégainent les faits, les process, les mails. Erreur ! Le conflit n’est pas logique, il est émotionnel. Avant d’analyser, il faut accueillir. Et avant d’expliquer, il faut écouter.
Une fois que chacun se sent entendu, la raison revient d’elle-même. C’est comme essuyer la buée avant de regarder la route : tant qu’on ne voit pas clair, on dérape. L’intelligence émotionnelle devient ici un levier puissant pour apaiser les relations au travail.
❌ Erreur n°6 : Négliger les micro-relations
Les grandes décisions comptent, mais la proximité authentique aussi ! ET ce sont les petits gestes du quotidien qui font tenir une équipe : un regard, un merci sincère, une écoute réelle, un silence bienveillant.
Le climat social d’une équipe, c’est la somme de ces micro-gestes, et c’est ce climat, cohérent et apaisé, qui préserve la santé émotionnelle collective. Un manager attentif aux signaux faibles prévient les crises avant qu’elles n’éclatent.
❌ Erreur n°7 : Oublier de s’écouter soi-même (Prioritaire)
Un manager n’est pas un robot émotionnel. Il a le droit, et même le devoir, de se reconnecter à ses propres émotions.
Un manager fatigué, tendu, ou coupé de lui-même finit toujours par le faire payer à son équipe.
L’intelligence émotionnelle commence par soi. Avant de gérer les autres, il faut se réguler soi-même : respirer, nommer, doser. C’est ce qui fait la différence entre un manager efficace sur le court terme et un leader durable, capable de tenir le cap sans s’épuiser.
Le management durable : l’alliance du cœur et du cap

Prendre soin de la relation, ce n’est pas une faiblesse, c’est un acte de lucidité managériale. C’est comprendre que sans lien, il n’y a pas de sens, et sans sens, il n’y a pas d’engagement.
Le management durable, c’est celui qui s’appuie sur un climat émotionnel sain, où chacun se sent responsable, respecté et relié. C’est celui qui nourrit la qualité de vie au travail, protège des dérives émotionnelles, et favorise un climat social équilibré.
Quand la relation est claire, le cadre devient plus léger, les échanges plus fluides, et le plaisir de travailler ensemble revient naturellement. Le management de demain (c’est maintenant !) ne sera ni autoritaire, ni permissif : il sera éclairant.
Un management qui voit, ressent et agit avec justesse. Un management où le “va-et-foutre” laisse la place à une écoute sincère et consciente, celle qui permet à chacun de tenir sa place, sans perdre son humanité.
Envie de développer un management plus durable et émotionnellement intelligent ?
Le management durable commence par une présence à soi et à l’autre.
C’est une aventure émotionnelle avant d’être une stratégie.
Vous souhaitez développer cette posture ? Explorer vos émotions pour mieux accompagner celles de votre équipe ? Découvrez mes accompagnements pour améliorer la gestion de la relation avec votre équipe ici !
Parce qu’on ne dirige bien que ce que l’on ressent bien.
Et n’oubliez pas, vos émotions sont des ressources.
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Christophe Gauthier
Fondateur du cabinet &moi, coach consultant facilitateur en développement des émotions dans le management des organisations.




