Pas d’intelligence collective sans bonnes relations. Et pas de bonnes relations sans prise en compte des émotions vécues et ressenties par l’ensemble des parties prenantes (individuelles et collectives).
Il est évident que l’intelligence relationnelle et l’intelligence émotionnelle sont la clé de tout processus d’intelligence collective durable.
Que ce soit par le biais de règles, d’un cadre, de consignes… Que ce soit de manière consciente ou inconsciente, le processus de la facilitation de l’intelligence collective demande la prise en compte du jeu des émotions. Utiliser les émotions pour créer des climats émotionnels adaptés aux différentes phases du processus collaboratif est une réelle compétence du facilitateur (=celui qui conduit une séance de travail menée en intelligence collective).
Il y a de manière générale 5 grandes phases communes aux outils collaboratifs. Les identifier permet de mieux comprendre un processus facilité en intelligence collective.
Cette première phase est l’occasion de définir avec clarté l’intention du “travailler ensemble”.
Le principe est de répondre aux questions “dans quel objectif sommes-nous réunis ?” et “avec quoi voulons nous repartir ?”.
Il est important de n’avoir qu’une intention par regroupement, elle peut se définir en amont ou sur place, selon le fonctionnement du groupe ou le types d’émergences recherchées.
La phase d’inclusion ouvre la session d’intelligence collective. Elle a pour objectif d’accueillir chacun dans son individualité au sein du collectif. Elle permet de célébrer le démarrage du travail afin que tous les participants se sentent dans le groupe, en équivalence avec les autres. Il existe de nombreuses manières de procéder à une inclusion.
Cette phase est celle de l’ouverture ou de l’expression des idées, du ressenti, des interprétations.
Elle est celle où les participants sont invités à libérer leur créativité individuelle et collective.
La phase d’émergence se libère des contraintes de résultats ou de décision pour permettre à tous de sortir des sentiers battus, oser penser autrement, ne plus être en réaction à ce qui se dit, mais se laisser nourrir pour, à son tour, nourrir les échanges et la session.
Une forme de “pollinisation des idées”, chacun se nourrit des idées des autres pour en construire de nouvelles.
La phase de convergence a pour objectif de ramener les participants à un principe de construction ou de synthèse de ce qui a été produit lors de la phase d’émergence.
Il ne s’agit pas, pour un ou plusieurs participants, de faire valoir sa solution, son idée ou sa proposition, mais bien de se mettre au service du groupe et de prendre l’essence de ce qui a été dit ou vécu pour co-construire une proposition collective ou synthèse commune. Dans la convergence est inclus la notion de divergence (différence de point de vue) qui augmente et enrichit les options de manière adaptée dans un principe de non-jugement (cela offre plus de choix). Cette dernière est accompagnée afin de transformer la divergence en produit de richesse complémentaire et non pour alimenter un débat d’oppositions.
La phase de convergence va permettre d’aller vers « des solutions partagées ».
L’idée est de faire-faire aux participants un “pont vers le futur”, de visualiser l’objectif atteint afin d’en définir un plan de mise en œuvre dans le temps.
La phase de clôture est celle du partage du vécu et du ressenti, ainsi que la phase pour célébrer ce qui a été fait.
Elle permet à chacun de dire ce qui a été important et ce qui n’a pas fonctionné pour lui. Cela sert aussi d’apprentissage pour l’expérience suivante.
Pour nourrir la démarche, le partage doit se faire ensemble, car chaque participant a sa part de responsabilité dans ce qui a été vécu par le groupe.
Comment le partage social des émotions nous influence-t-il ?
5 Principes majeurs QUI VONT VENIR INFLUENCER LES COLLECTIFS
– PARTAGER DES ÉMOTIONS POSITIVES PERMET DE CAPITALISER SUR LEURS EFFETS
Prendre de l’avance pour demain « on ne sait jamais » 😉
– CHANGER DE PERSPECTIVE SUR NOS ÉMOTIONS PEUT NOUS AIDER À ALLER DE L’AVANT
C’est l’idée que je me fais d’une situation qui déclenche mes émotions
– LE PARTAGE SOCIAL DES ÉMOTIONS RENFORCE LES LIENS RELATIONNELS
Besoin d’intégration et d’appartenance sociale
– PARTAGER DES ÉMOTIONS NÉGATIVES NE SUFFIT PAS À RÉSOUDRE LE PROBLÈME
Attention à la rumination / Passer à autre chose VERS DU CONSTRUCTIF
– LE PARTAGE SOCIAL DES ÉMOTIONS INFLUENCE NOTRE IDENTITÉ AU SEIN D’UN GROUPE
Plus les membres d’un groupe feront l’expérience d’un partage d’émotions au niveau Collectif, plus leurs croyances au sein de ce groupe se verront renforcées.
Travailler en intelligence collective, c’est placer l’approche humaine et donc les émotions, au cœur de la démarche pour travailler ensemble, dans des relations de qualité.
N’hésitez pas à partager cet article et à me faire part de vos retours. 🙂
Et n’oubliez pas, vos Emotions sont des Ressources.
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Christophe Gauthier
Dirigeant du cabinet &moi, coach -consultant- formateur spécialisé dans l’accompagnement des personnes et des organisations par l’intelligence collective et émotionnelle